Fraude à la location de vacances, comment ne pas se faire avoir ?

Chaque saison, les articles concernant la fraude dans le cadre de la location de particulier à particulier fleurissent. Le site MediaVacances peut se targuer de n’avoir eu aucun cas de fraude sur son site depuis 2015. Comment la société a-t-elle réussi cet exploit ? Quelles sont les méthodes du site ? Comment les candidats locataires peuvent s’en prémunir ? Hervé Paccard, PDG du groupe MediaVacances, répond à ces questions ci-dessous et vous apporte son expertise sur ce sujet d’actualité.

Qu’est-ce que la fraude à la location de vacances ?

La fraude la plus courante vise les locataires. Elle consiste à obtenir le paiement des arrhes ou du loyer de la part des locataires sans rien avoir à louer.
Il existe aussi une fraude qui vise les propriétaires par le biais de modes opératoires spécifiques et qui est beaucoup moins fréquente.

Quelles sont les techniques de fraude ?

Elles sont nombreuses, la principale consistant à créer une fausse annonce, parfois copiée d’un autre site et se faire passer pour un propriétaire légitime. Il existe aussi des techniques qui visent à pirater le compte du propriétaire sur le site et intercepter les communications avec le locataire.

Les sites de location de vacances subissent-ils tous le même risque de fraude ?

Non, certains sites sont très impactés et certains, comme MediaVacances.com, ne le sont pas du tout. Chaque site a sa stratégie et ses méthodes propres. Certains ont une démarche très proactive tandis que d’autres se contentent de retirer les annonces (parfois tardivement) une fois la fraude déclarée par le locataire.
Les sites d’annonces gratuites sont beaucoup plus exposés. L’absence de moyen de paiement de l’annonceur rend considérablement plus difficile la vérification de son identité. Par ailleurs, ces sites ont par définition des moyens limités pour lutter contre la fraude.

Quelles sont les méthodes permettant au site MediaVacances de déjouer les tentatives de fraude ?

Il n’y a pas de recette miracle, mais une stratégie, une batterie d’outils de contrôle et de procédures, testées et éprouvées au fil des années. Et surtout une expérience de plus de 18 ans.
Par ailleurs, nous investiguons régulièrement les modes opératoires utilisés par les fraudeurs pour vérifier que nos systèmes de sécurité sont adaptés à l’évolution de la menace.
C’est enfin une question de projet d’entreprise. La lutte contre la fraude est une priorité absolue du site MediaVacances.com. Toutes les équipes, techniques et commerciales, sont pleinement mobilisées sur ce sujet.

Y a-t-il des pays où la fraude est plus fréquente ?

À l’échelle européenne, la fraude est concentrée sur l’Europe du sud : France, Italie, Espagne. L’Italie est le pays où la pression frauduleuse (le nombre de tentatives de fraudes rapportées au nombre d’annonces) est la plus forte.

Les techniques de fraude évoluent-elles ?

Oui, les sites évoluent… et les techniques de fraudes avec. Avec le développement du paiement des loyers en ligne et des modèles économiques basés sur la commission, elles se concentrent aujourd’hui sur la création de fausses annonces associée au phishing, c’est-à-dire l’envoi de faux email proposant aux locataires le contournement du système de paiement du site.

Comment se prémunir contre la fraude

Il suffit de suivre 5 règles d’or pour être à l’abri de toute tentative de fraude.

1. Connaître le niveau de risque associé au site de location de vacances que l’on utilise

Les sites ont des approches différentes concernant la lutte contre la fraude et des résultats en conséquence. Une simple recherche sur Google de type « fraude + nom du site » permet d’avoir une idée des cas de fraudes rencontrés par le site.
Les sites d’annonces gratuites sont en général associés à un risque élevé. Ces sites ne disposent pas des données bancaires de l’annonceur et ont par définition peu de moyens pour lutter contre la fraude.

2. Utiliser la messagerie du site pour contacter le loueur

Les messageries intégrées à certains sites, dont MediaVacances.com, permettent de détecter des comportements à risques et de capter certaines informations utiles à la lutte contre la fraude. Elles doivent être privilégiées pour toute communication écrite. Les communications écrites directes par email ou messagerie privée de type WhatsApp ou Messenger doivent être évitées.
Il est par contre souhaitable d’avoir le loueur au moins une fois au téléphone avant la réservation, ou juste après si le numéro n’est pas disponible.

3. Prendre en compte la date de mise en ligne de l’annonce

Les fraudes sont assez rapidement détectées et les fraudeurs doivent faire vite pour engranger des réservations. Les annonces de plus de 6 mois présentent un risque de sécurité très faible.

4 . Vérifier que l’on paye sur un site légitime

Si la location est payée par l’intermédiaire du site (Airbnb, etc.), le locataire doit s’assurer qu’il paye bien sur le site sur lequel il a contacté le propriétaire. Certains fraudeurs contournent en effet le système de paiement du site en envoyant directement des emails aux locataires (phishing) ayant l’apparence des emails officiels.

Il doit en particulier vérifier que le nom de domaine du site sur lequel il paye (par ex. « Airbnb.fr ») est exactement le même (extension comprise) que celui du site sur lequel il a contacté le propriétaire et qu’il est sécurisée par le protocole « https » (affichage du cadenas).
Attention aux extensions qui sont souvent utilisées par les fraudeurs pour tromper le locataire ! Par exemple, le nom de domaine Mediavacances.cc n’appartient pas à MediaVacances.com.

5. S’il l’on est sur un site peu sécurisé et une annonce récente, il suffit souvent d’être vigilant et de faire quelques vérifications pour se mettre à l’abri de la fraude.

Le locataire court un risque nul s’il est sur un site sécurisé avec une annonce diffusée depuis plus de 6 mois.
S’il est sur un site avec un risque de fraude élevé et une annonce récente, il est possible de s’exonérer du risque de fraude avec un peu de vigilance et quelques astuces.

Les points qui doivent alerter :

Proposition spontanée de pièce d’identité et/ou d’acte de propriété
Il faut se rappeler qu’un contrat de location, une pièce d’identité ou un acte de propriété ne permettent jamais de s’assurer de la légitimité de la location. Ces pièces peuvent être très facilement obtenues, falsifiées et/ou copiées. Si elles sont spontanément proposées par le propriétaire, c’est un signal qui doit inciter à la prudence.

Un rapport qualité/prix très favorable, incitation à payer rapidement
Les fraudeurs sont pressés. Ils veulent encaisser le plus grand nombre possible de réservations avant d’être détectés. En conséquence, les annonces frauduleuses affichent fréquemment des tarifs très attractifs, souvent en dessous des normes du marché. Les fraudeurs proposent souvent une réduction supplémentaire pour boucler rapidement la réservation.

L’absence de contact téléphonique
Nombre de fraudeurs évitent les contacts téléphoniques : numéro manquant ou en erreur, téléphone systématiquement sur répondeur, etc.

Les paiements à l’étranger
Ils peuvent être légitimes (comme dans le pays de la location, ou dans le pays du propriétaire), mais doivent augmenter le niveau de suspicion.

Les paiements extrabancaires de type Western Union
Ils indiquent très certainement une fraude et doivent être proscrits.

La volonté de communiquer par écrit en dehors du site
Ils peuvent être légitimes, mais augmentent le niveau de risque.

En cas de doute, quelques astuces pour réserver l’esprit tranquille

  • Avoir le propriétaire au téléphone et s’assurer qu’il est disponible (beaucoup de fraudeurs prétendront « travailler beaucoup », être à l’étranger, etc.),
  • Interroger le propriétaire sur les détails de sa location, les activités à proximité, etc. Les fraudeurs connaissent en général mal le bien loué et la destination touristique.
  • Demander à parler à un ancien locataire et échanger avec lui sur la destination, les activités à proximité, etc…
  • Vérifier si le bien est loué sur d’autres sites, en utilisant Google (avec un extrait exact du descriptif de l’annonce) ou Google image (avec une photo de l’annonce) et vérifier que les coordonnées téléphoniques du propriétaire sont bien les mêmes. Au besoin contacter le propriétaire sur ces sites.
  • Envoyer une autre demande (avec des coordonnées personnelles différentes) ayant peu de chance d’être acceptée par un propriétaire légitime : concernant période déjà occupée par exemple.

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